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Juin – juillet 1944
Sous-titre
Violence et répression
Le 6 juin 1944, alors que les troupes alliées débarquent sur les plages de Normandie, la réaction des unités allemandes ne se limite pas à vouloir repousser ce qu’ils appellent « l’invasion ». La violence de l’occupant contre les populations civiles s’accroît.
Pendaisons de maquisards dans la région de Carhaix (8 juin 1944)
Comme leurs camarades français, résistants et maquisards étrangers sortent peu à peu de la clandestinité pour combattre les nazis au grand jour. Beaucoup pensent que les armées alliées prenant pied sur le littoral français, la libération est imminente.
Une violente répression s’abat alors sur la Résistance intérieure, la répression nazie se révélant implacable sur l’ensemble du territoire français. De nombreux résistants étrangers sont ainsi arrêtés, torturés, fusillés ou déportés par les unités SS chargées du maintien de l’ordre.
Hameau près de Tulle incendié par la division Das Reich (8 juin 1944)
18 juin 1944
Les SS prennent d’assaut le maquis du Banel (Ardennes), les maquisards belges au cœur du massacre
« Contre l’ennemi commun, lutte commune ; la frontière n’est pas un obstacle mais devient une arme. »
Adelin Husson, résistant belge, fondateur du maquis du Banel
Ancien combattant de la Grande Guerre, journaliste à l’origine de journaux clandestins, pionnier des sabotages en Belgique et au Luxembourg, Adelin Husson est contraint de s’installer sur le versant français des Ardennes après que sa femme et sa fille aient été arrêtées par les Allemands en 1942. Il a pour projet de transformer le hameau du Banel (commune de Matton-et-Clemency, Ardennes) en un maquis transfrontalier composé d’un secteur belge et d’un secteur français. En dépit des arrestations dans la région de Sedan, le recrutement du maquis ne faiblit pas et ses succès contre l’occupant s’avèrent éclatants (sauvetage d’aviateurs alliés, renseignements militaires transmis aux Britanniques, récupération de réfractaires du STO). Le 18 juin 1944, une unité de SS prend le maquis d’assaut. De nombreux combattants du Banel sont enterrés vivants dans une fosse commune après avoir été torturés.
8 juillet 1944
Trente otages exécutés à Portes-lès-Valence (Drôme)
Exécutés par les Allemands en représailles d’un sabotage. Cinq d’entre eux sont étrangers.
Dans la nuit du 6 au 7 juillet 1944, des résistants drômois font exploser un important dépôt de locomotives à Portes-lès-Valence. En représailles de la perte de ce lieu essentiel pour la logistique de l’armée allemande, trente internés de la prison de Montluc sont amenés sur les lieux du sabotage et sont exécutés comme otages.
Parmi les cadavres amoncelés ci-dessus, on trouve cinq étrangers.
Âgé de 38 ans, le docteur Roger Caraco, de nationalité turque, soigna les résistants et les maquisards de l’Ain avant de s’engager comme simple combattant dans la Résistance lyonnaise afin d’agir et de mourir en « soldat ».
 ses côtés, tombe un autre médecin, Hyrsch Parysko, né dans l’actuelle Lituanie en 1899, naturalisé français en 1931 mais déchu de sa nationalité par les services de Vichy dix ans plus tard. Ne pouvant plus exercer la médecine, il devint ouvrier métallurgiste.
Originaire de l’actuelle Ukraine, Zlamon Zuckermann s’engagea à l’âge de 16 ans dans l’armée française en 1914. Il devint caporal la Légion Etrangère durant toute la Grande Guerre. Comme le britannique Jacques Ehrenfried (46 ans) et le roumain Moïse Luft (37 ans), ils tombent le 8 juillet 1944 parce qu’ils avaient été livrés aux Allemands en tant que Juifs.