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Juillet-août 1944

Soustitre
Sabotages, parachutages et embuscades

Les sabotages dans les chemins de fer

Pour que les forces alliées progressent, les Forces françaises de l’Intérieur sont mises à contribution pour harceler les troupes allemandes sur l’ensemble du territoire français. Bénéficiant d’armes lors des parachutages et se constituant en unités, les maquis passent à l’action combattante, parfois en libérant et administrant des pans entiers du territoire français.

Ces petits groupes de combattants au commandement changeant, où l’improvisation reflète à la fois le manque criant d’équipement et la très bonne connaissance du terrain contrastent avec des armées alliées comprenant des milliers d’hommes en uniforme, avec une hiérarchie très codifiée et dont la puissance des armes, des matériels et des véhicules est le fruit d’une logistique complexe issue d’une planification minutieuse.

L’appui des forces de la Résistance aux armées alliées se manifeste par exemple par une campagne de sabotage sans précédent des lignes de chemin de fer, moyen de faciliter l’offensive alliée en gênant considérablement les transports ferroviaires, au cœur de la machine de guerre nazie en Europe occupée :

La Résistance Fer. Les sabotages dans les chemins de fer. Gard. Viaduc Saint-Julien les Fumades. Ligne Alès-Robiac. Sabotage du 15 juin 1944.

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La Résistance Fer. Les sabotages dans les chemins de fer. Gard. Ligne Sommières - Saint-Cézaire. Sabotage du pont métallique le 29 juillet 1944.

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La Résistance Fer. Les sabotages dans les chemins de fer. Lozère. Viaduc de Chassezac. Ligne Saint-Germain des Fossés - Nîmes, entre Prevenchères et Villafort. Sabotage du 3 août 1944.

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La Résistance Fer. Les sabotages dans les chemins de fer. Haute-Loire. Sabotage effectué sur le viaduc de Chamalières par l'équipe du commandant Fayolle, début août 1944.

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La Résistance Fer. Les sabotages dans les chemins de fer. Haute-Loire. Sabotage effectué sur le viaduc de Chamalières par l'équipe du commandant Fayolle, début août 1944.

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La Résistance Fer. Les sabotages dans les chemins de fer. Haute-Loire. Sabotage effectué sur le viaduc de Chamalières par l'équipe du commandant Fayolle, début août 1944.

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La Résistance Fer. Les sabotages dans les chemins de fer. Haute-Loire. Sabotage effectué sur le viaduc de Chamalières par l'équipe du commandant Fayolle, début août 1944.

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Découvrir des combattants étrangers – qu’ils soient en uniforme ou sortis de la clandestinité – devient une des caractéristiques fondamentales de l’expérience de guerre de la société française à la Libération.

Juillet 1944

La 11e brigade de guérilleros républicains espagnols protège l’action des parachutistes britanniques dans l’Hérault

Au cours du mois de juillet 1944, le sabotage est peu à peu remplacé par des affrontements directs avec les unités allemandes, notamment sous l’effet du déploiement des forces spéciales alliées sur la quasi-totalité de la France métropolitaine.

En envoyant des parachutistes britanniques, américains, français ou belges dans des zones de forte concentration de maquis, le haut-commandement allié espère fournir aux forces locales de la Résistance l’encadrement et l’appui nécessaires pour mener une guérilla dont les objectifs soient cohérents avec les plans alliés.

L’Hérault est un département marqué par la Guerre d’Espagne : entre 1938 et 1940, de nombreux réfugiés espagnols fuyant l’avènement du régime franquiste sont internés dans des camps sous des statuts administratifs divers. Perçus comme des opposants politiques, Vichy accentue la dimension répressive de ces camps et les intègre dans une logique de collaboration avec les nazis : certains réfugiés sont ainsi contraints de travailler sur les chantiers des fortifications allemandes.

Sur ces chantiers, la lutte clandestine s’organise et les liens entre militants antifascistes se retissent. Au mois de juillet 1944, ils se constituent en unité militaire pour appuyer l’action des parachutistes britanniques entre Lodève et Clermont-L’hérault. L’efficacité de la 11e brigade de guerrilleros espagnols est telle qu’ils prennent part à la libération de Montpellier en ouvrant la voie aux unités de la 1ère division française libre débarquée en Provence quinze jours plus tôt.

11e Brigade de guérilleros espagnols. Historique rédigé par l’organe liquidateur du maquis dans le cadre de l’attribution du titre de résistant.

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14 juillet 1944, Opération Cadillac : 320 B17 de la 8ème US Air Force larguent 3 791 containers d'armes et de munitions sur sept terrains en France occupée. Ici, à Vassieux en Vercors, des B17 du 410 Squadron (GL) du 94 Bomber Groupe (lettre d'identification A).

Cote : SHD GR 2 K 425.

La présence étrangère parmi les libérateurs ne se limite pas à un résistant étranger qui sort de la clandestinité pour se battre les armes à la main ou à un soldat allié qui ne parle pas la même langue ou qui a une autre couleur de peau. Elle se fait sentir sous la forme d’un ciel qui se couvre d’avions qui vrombissent, de parachutes qui tombent, d’armes et d’objets que l’on distribue.

Durant l’été 1944, on ne parachute pas que des hommes pour encadrer les maquisards. Les Forces Françaises de l’Intérieur voient depuis le 6 juin 1944 s’accroître leurs besoins en matériels et en armement tant le nombre de volontaires qui rejoignent les maquis devient de plus en plus important (notamment dans les massifs montagneux). Longtemps réticent à parachuter des armes à la Résistance, le haut-commandement allié lance plusieurs opérations spectaculaires à destination des Forces Françaises de l’Intérieur. Entre juillet et septembre 1944, les résistants reçoivent ainsi davantage d’armes qu'entre janvier 1941 et juin 1944. 

14 juillet 1944 : Opération Cadillac – 1er août 1944 : Opération Buick.

Des milliers de containers d’armes et de munitions sont parachutés sur le Massif Central, le Vercors et les Alpes

Le 14 juillet 1944, 320 B17 américains survolent la France occupée et parachutent en plein jour des milliers de containers sur l’Auvergne, le Limousin et le Quercy, régions caractérisées par des maquis nombreux et organisés capables de ralentir les troupes allemandes qui se dirigent vers la Normandie où la bataille entre les Alliés et le Reich fait rage. 
La même journée, les maquis de l’Ain et du Vercors reçoivent à leur tour des containers d’armes, d’équipements et de munitions. Le but du haut-commandement allié étant de renforcer les fortes concentrations de maquisards de la vallée du Rhône en raison du caractère imminent de l’opération Anvil-Dragoon (débarquement des Alliés en Provence).

Fort du succès de l’opération Cadillac du 14 juillet, l’opération Buick a lieu le 1er août 1944. Dans ce cadre, 316 B17 déposent ainsi au col savoyard des Saisies sept parachutistes américains et 899 containers destinés aux maquis du Beaufortain et de la Tarentaise. Les maquisards découvrent ainsi leurs nouvelles armes britanniques et américaines alors que les Alliés prévoient des combats de plusieurs mois pour remonter le Rhône et que la Wehrmacht intensifie sa répression (au point que, le 21 juillet 1944, l’assaut de 10 000 soldats et policiers allemands appuyés par des troupes aéroportées contre le Vercors est la plus importante opération de répression contre des résistants en Europe occidentale). 
 

1er août 1944, Opération Buick, 195 B 17 de la 8ème US Air Force larguent 2 286 containers d'armes et de munitions sur quatre terrains en France occupée. Ici sur la prairie d'Echallon près de Nantua dans l'Ain des B17 du 94 BG (lettre A).

Cote : SHD GR 2 K 425

1er août 1944, Opération Buick, DZ Ebonite au col des Saisies en Savoie. 76 B17 larguent 899 containers et sept parachutistes de la mission interalliée UNION II.

Photographie : Raymond Bertrand

1er août 1944, Opération Buick sur le plateau des Glières : rassemblement des parachutes sommairement remis dans leur sac. Une mule tire un "bequet" (luge à foin) avec deux containers de 160 Kg.

Photographie :  Raymond Perillat, association des Glières.

Lundi 7 Août 1944 dans une zone tenue par le maquis, le major américain Pete Ortiz inspecte la compagnie AS de Grésy en compagnie du capitaine Bulle et de Lévy (BCRA mission UNION).

Ortiz est le chef de la mission UNION II parachutée lors de l'opération Buick le 1er aôut au Col des Saisies.

De gauche à droite : Gérard Clerc de Fréterive avec le fanion, Jean Mollard de Montailleur, X, Bulle, Lévy, Ortiz, André Désir et Gustave Combaz alias "Lafleur". 

Photographie : Raymond Betrand.

Maquisards du Bataillon Bulle postés au col des Saisies avec le Mont-Blanc en arrière-plan. L'armement est neuf, il vient d'être parachuté lors de l'opération Buick le 1er août 1944.

Photographie : Raymond Bertrand.

Instruction sur le montage/ démontage du fusil-mitrailleur Bren dans le maquis du Beaufortain en Savoie, 298 ont été parachutés au col des Saisies le 1er août 1944 lors de l'opération Buick.

Photographie : Raymond Bertrand.

L'occupant prend conscience du basculement des combats vers la libération.

Extraits du journal de marche du groupe d'armées G (Archives militaires allemandes, Fribourg-en-Brisgau, citées par Dominique Lormier, Les vérités cachées de la Résistance, éditions du Rocher, 2022).

Les extraits du journal de marche du groupe d'armées G (1re et 19e armées allemandes), regroupant les troupes d'occupation du sud de la France, soit la moitié du territoire national, démontrent l'efficacité de l'action menée par les unités de la Résistance, notamment dans le Sud-Ouest : 

10 juin 1944 : situation terroriste dans le sud de la France devient de plus en plus menaçante. Constitution de fortes bandes dans la région des Pyrénées : Foix, Tarbes, Pau, Auch. Communications par voie de terre Toulouse-Bordeaux fortement menacées. Les effectifs dont on dispose sont toujours sur la brèche. 

12 juin 1944 : depuis le début du débarquement, renforcement considérable de l'activité des bandes. Accroissement des actes de sabotage. Recrudescence des actes de terrorisme et des attaques contre nos soldats. Terroristes et mouvements de Résistance ont réalisé mobilisation dans certains départements et sont également passés à l'attaque d'éléments allemands. L'évolution de la situation exige un commandement unique et énergique dans tout le sud de la France.

11 juillet 1944 : activité renforcée des terroristes. Nombre d'agressions de membres de la Wehrmacht et actes de sabotage augmentent de jour en jour.

29 juillet 1944 : la situation de la zone arrière du groupe d'armées G est telle qu'on ne peut plus parler de souveraineté du territoire. Retrait constant de troupes de la zone du groupe d'armées G entraîne sévère menace sur isthme Atlantique-Méditerranée. 

7 août 1944 : en gros, le terme « mouvement de terroristes » n'est plus valable. Il s'agit plutôt maintenant d'une armée organisée qui se tient sur les arrières du groupe d'armées G. En cas de dégradation de la situation, on peut s'attendre à un soulèvement populaire qui montrera non pas un peuple français fatigué mais des gens d'un tempérament enflammé. 

14 août 1944 : situation intérieure caractérisée par poussée des mouvements de Résistance sur les principaux axes de communications. Attaques sur organismes isolés dont la situation devient intenable et qui permettent aux mouvements de Résistance de prendre sous leur coupe des territoires libérés.

Les armes à la main pour libérer la France

Août-septembre 1944

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