Torpilleur La Combattante
Un torpilleur est un petit navire de guerre rapide et manœuvrant, chargé de combattre les grosses unités navales de surface en lançant des torpilles.


A l’origine, « La Combattante » est un destroyer britannique baptisé « HMS Haldon » qui est offert aux forces navales françaises Libres (FNFL) le 15 décembre 1942.
En 1944, intégrée à la flottille de destroyers de Portsmouth, le torpilleur est chargé de plusieurs missions d’escortes de convois le long des côtes britanniques et de surveillance des côtes françaises entre la Bretagne et la Pas-de-Calais jusqu’en septembre 1944, menant de nombreuses actions qui contribuent à limiter la présence de la flotte allemande sur zones.
Commandé par le capitaine de corvette André Patou, dans la nuit du 25 au 26 avril 1944 au large du cap Barfleur, alors qu’un combat oppose « La Combattante » et la frégate anglaise « Rowley » à cinq U-Boats (sous-marins) venant de Boulogne, « La Combattante » coule l’un d’entre eux avant de poursuivre les autres jusqu’aux abords de leur port d’attache. La même nuit, « La Combattante » attaque un convoi côtier ennemi composé de 2 navires cargo, de 6 navires garde-côtes et de deux S-Boat (vedettes lance-torpilles), coulant les navires garde-côtes, cette action valant à « La Combattante » une citation à l’ordre de l’armée. Dans la nuit du 12 au 13 mai 1944 aux abords du phare de Nab Tower de l’île de Wight, « La Combattante » et le torpilleur anglais « Stayner » envoient par le fond deux S-Boat qui mouillaient des mines.
Rattaché à la 1re escadre britannique de destroyers, « La Combattante » sera le seul bâtiment français faisant partie des opérations rapprochées pendant la bataille de Normandie. Aux premières heures du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, « La Combattante » mouille devant la plage de Juno Beach, face à Courseulles-sur-Mer, et bombarde les forces allemandes dans ce secteur, détruisant notamment un canon allemand de 88 mm camouflé dans une maison et tirant près de 400 obus de 102 mm en cette seule journée. S’étant trop rapprochée du rivage, elle heurte sans gravité le sol ce qui lui vaut de recevoir un message d’humour typiquement britannique du navire « HMS Venus » : « Suis satisfait que ce soit un français qui touche le sol de France en premier ».
Le 14 juin 1944, « La Combattante » transporte le général de Gaulle qui débarque à Courseulles-sur-Mer qui dira à l’équipage : « Votre bateau est désormais un bateau historique ; vous entrez dans l’Histoire avec lui ». Avant de débarquer, il accorda au navire et à son commandant, la croix de guerre avec palme.
Le 23 février 1945, « La Combattante » est coupé en deux par une mine sous-marine au large de la côte Est de l’Angleterre et sombre ; 67 des 180 hommes d’équipage perdent la vie à la suite de ce drame.
L'insigne choisi
Dessiné en janvier 1943 à la demande du capitaine de corvette André Patou, l’insigne du torpilleur est réalisé par Cartier à Londres à 300 exemplaires.
Le coq est à la fois le symbole de la France mais également celui du combat et renvoie au nom du bateau. La croix de Lorraine tréflée rappelle à la fois les forces navales françaises libres et la France combattante.
Le fond bleu-vert de l’insigne rappelle le ciel et la mer, environnement de combat du navire, et associé aux couleurs du coq renvoient aux couleurs nationales.