Groupe de bombardement 1/17 « Picardie »
Après l’appel à poursuivre la lutte contre l’envahisseur lancé par le général de Gaulle (1890-1970) le 18 juin 1940, un certain nombre de pilotes rejoignent la France Libre. Ils forment ainsi les forces aériennes françaises libres (FAFL). Ces aviateurs intégrés à l’armée de l’air britannique, sont répartis pour certains dans des formations anglaises et pour d’autres en unités constituées.


Début juillet 1941, le général de Gaulle nomme le général Martial Valin (1898-1980) à la tête des FAFL. Après le départ des groupes « Alsace », « Lorraine » et « Normandie », la plate-forme FAFL au Levant compte sur son personnel et ses avions restants pour assurer les missions de maintien de l’ordre et de surveillance côtière. Deux escadrilles sont créées début 1943, l’une équipée de Potez 25 basée à Hassetché (Nord de la Syrie), l’autre à Damas équipée des Blenheim abandonnés par le « Lorraine ». L’ensemble fusionne le 16 octobre 1943 et devient le groupe de bombardement 1/17 (GB 1/17) « Picardie » à 3 escadrilles (Damas, Palmyre et Rayack). Le groupe est alors aux ordres du lieutenant-colonel Noël installé à Damas.
En septembre 1944, le capitaine Allot prend le commandement du GB 1/17. Début novembre, les Bristol Blenheim vieillissants sont remplacés par des Glenn Martin 187 Baltimore. Ces nouveaux avions beaucoup plus fiables permettent d’assurer des vols de surveillance de moyenne et longue distance.
Paradoxalement, ce n’est qu’après l’armistice en Europe que le GB 1/17 participe à des missions de guerre. Un conflit local se déclenche suite au passage du statut de mandat international de la Syrie sous contrôle français à celui d’État indépendant. L’accession à l’indépendance s’ouvre par une grave crise franco-britannique ; des troubles dirigés par des meneurs syriens obligent à une réaction armée. Après des vols d’intimidation, les avions du « Picardie » quittent Damas-Mezzé pour Rayack.
Ces opérations aériennes ne durèrent que quelques jours : la 3e escadrille effectue trois sorties d’intimidation le 19 mai, autant le lendemain, quatre sorties de reconnaissance de secteur le 25 mai, trois reconnaissances armées le 26, deux autres le 28 et enfin des bombardements avec trois avions sur la citadelle de Hama le 29 et une autre attaque le 30 mai sur Deir-ez-Zor. Le 5 juin une ultime reconnaissance et un mitraillage mirent un terme aux activités guerrières du « Picardie » suite à la neutralisation des troupes Françaises par les Anglais.
Le 31 juillet 1946, le groupe de bombardement 1/17 « Picardie » est dissout à Rayack.
L'insigne choisi
Réalisé en décembre 1943 à la demande du lieutenant-colonel Noël en argent bas titre à Damas, l’insigne reprend tout simplement les armoiries de la Picardie : écartelé au premier et au quatrième d'azur aux trois fleurs de lys d'or ; au deuxième et au troisième d'argent aux trois lionceaux de gueules.
Les fleurs de lys sur fond bleu symbolisent l'appartenance au royaume de France, les lionceaux rappellent les liens de la Picardie avec les provinces du Nord : Flandre, Brabant, Hainaut et Luxembourg.
L’insigne étant réalisé en argent peint, les 2e et 3e quartiers sont peints en blancs et les fleurs de lys ainsi que les lionceaux sont argentés. L’insigne est numéroté en chiffres arabes au fur et à mesure de l’arrivée des équipages. La numérotation n’est donc pas continue.
L’insigne de Damas est porté jusqu’à la dissolution du groupe en juillet 1946.