Corps franc de l'air
Le groupe de résistance « Cognac » ayant remis en état le terrain d’aviation de Cognac-Châteaubernard sous le commandement du capitaine Lacroix et une partie du groupe « Guynemer » (maquis de la Haute-Vienne) sous le commandement du capitaine Cabaret fusionnent le 29 septembre 1944, en vue de « préserver les installations aériennes existant dans la zone de l’Atlantique ». Cette petite unité forte d’une trentaine de volontaires prend le nom de corps franc aviation (CFA) « le Gaulois ».


Installé à Rochefort, il regroupe 250 volontaires en novembre 1944 et rempli des missions de gardiennage des terrains d’aviation de Rochefort et de Saint-Jean-d’Angély, de remise en état des terrains d’aviation de Corme-Écluse et de Landes-de-Bussac (Jonzac), ainsi que la remise en état des infrastructures du terrain de Saintes.
Le 1er décembre 1944, le CFA est réorganisé autour d’un état-major, de deux compagnies à quatre sections de fusiliers et une section d’engins, d’un groupement administratif et technique, soit 45 officiers, 59 sous-officiers et 311 hommes du rang. Il est administré par la base aérienne de Cognac, son personnel étant constitué de jeunes engagés ayant rejoint l’armée de l’air, d’anciens militaires « air » et de FFI provenant des maquis de la Haute-Vienne, de la Creuse, du Puy de Dôme et de la Charente.
Une compagnie du CFA est détachée au profit du régiment « Bir-Hakeim » qui deviendra 6e régiment d’infanterie des forces françaises de l’Ouest et participe au siège de La Rochelle. Elle y repousse les attaques du 23 octobre à Fouras et Saint-Laurent-de-la-Prée. Du 1er janvier au 15 avril 1945, la seconde compagnie est chargée de la défense de la base aérienne de Cognac. Le CFA participe à la prise de Royan les 17 et 18 avril 1945. Il s’empare également des terrains d’aviation de Médis et de Puyraveau. Et il est également engagé dans le débarquement sur l’île d’Oléron.
Le 31 mai 1945, Le CFA est regroupé sur le terrain d’aviation de La Rochelle-Laleu et une compagnie défile devant le général de Gaulle en visite sur les lieux. Le 6 juin 1945, le CFA est dissous et le lendemain, son personnel est prioritairement affecté au 971e bataillon de fusiliers de l’air en cours de formation.
Le 16 avril 1946, le général Bouscat cite le CFA à l’ordre de la division aérienne avec attribution de la croix de guerre 1939 à une étoile d’argent, pour son action au feu.
L'insigne choisi
L’insigne du CFA, « un casque d’or et d’argent sur fond bleu roi » a été dessiné par le lieutenant Robert Cognet, selon les indications données par le commandant Lacroix. L’insigne du corps franc est réalisé sous la forme d’un écusson en rayonne bleu couleur de l’armée de l’air avec le sigle « C F A » en lettres tricolores pour rappeler sa participation à la libération de la France. Le casque de gaulois en fil d’agent directement inspiré des paquets de cigarettes « Gauloises » rappelle le nom de l’unité.
L’insigne est porté sur la manche gauche des uniformes, tant sur les battle-dress que sur les « tenues droites », jusqu’en juin 1945.