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1er régiment de fusiliers-marins

Le 1er bataillon de fusiliers marins (1er BFM) est formé le 17 juillet 1940 à Portsmouth. Commandé par le lieutenant de vaisseau Troyat, il est composé d’environ 250 hommes dont la plupart viennent de l’école des fusiliers marins de Lorient. Il fait partie de la 1re brigade de légion française repoussée devant Dakar par les Vichystes en septembre 1940 puis de la brigade française d'Orient envoyé en décembre 1940 en Érythrée.

insigne 1er régiment de fusiliers-marins
insigne 1er régiment de fusiliers-marins

Face insigne 1er régiment de fusiliers-marins

Dos insigne 1er régiment de fusiliers-marins

Profil insigne 1er régiment de fusiliers-marins

Dos profil insigne 1er régiment de fusiliers-marins

Dos profil insigne 1er régiment de fusiliers-marins

Vue dessus insigne 1er régiment de fusiliers-marins

Début 1941, il est transformé en unité de défense contre avions (DCA), et intègre la 1re brigade française libre (1re BFL) commandée par le général Koenig avec qui il combat en Libye et en Égypte (Bir Hacheim, 27 mai-11 juin 1942 et El Alamein, 23 octobre-3 novembre 1942) et participe à la libération de la Tunisie. En février 1943, le bataillon redevient l'unité anti-aérienne de la 1re division française libre (1re DFL) reconstituée.

Le 24 septembre 1943, le 1er BFM avec des effectifs augmentés par des volontaires provenant de la marine d'Afrique du Nord (en particulier radios et mécaniciens), devient le 1er régiment de fusiliers marins (1er RFM), unité blindée de reconnaissance de la 1re DFL. Son effectif atteint alors 885 hommes répartis en 4 escadrons de combat. Le commandement en est confié au capitaine de corvette Hubert Amyot d'Inville, ancien chef du 1er BFM.

Après un entraînement soutenu sur ses nouveaux matériels et ses nouvelles missions de reconnaissance, le 1erRFM débarque à Naples au sein de la 1re DFL, le 22 avril 1944. Après les violents combats sur le Garigliano, le 1er RFM en avant-garde de la division sur trois axes, combat brillamment à Montefiascone et Radicofani. Il compte 61 tués dont Amyot d'Inville et 140 blessés.

Le 16 août 1944, il débarque en Provence, à Cavalaire-sur-Mer, sous le commandement du capitaine de corvette Pierre de Morsier. Le régiment combat pour la libération de Toulon et d'Hyères, puis remonte la vallée du Rhône, pénètre dans Lyon évacuée par les troupes allemandes, puis atteint Autun. Il fait la jonction avec le 1er régiment de marche de spahis marocains (débarqué en Normandie avec la 2eDB) à Châtillon-sur-Seine le 12 septembre 1944. Le 1er RFM prend part à la campagne des Vosges et d’Alsace (septembre 1944-février 1945) et termine la guerre dans les Alpes où il s’illustre lors des combats de l’Authion (10-28 avril 1945). En août 1945, le 1er RFM est remis à la disposition des autorités navales.

Le drapeau du 1er RFM est décoré de la croix de la Libération, de la médaille de la Résistance française et de la croix de guerre 1939 avec cinq citations à l'ordre de l'armée obtenues pour ses combats entre 1940 et 1945.

Bataille de Bir Hakeim - Les fusiliers marins, sentinelles du ciel, mai 1942

Équipage d'un canon antiaérien Bofors 40 britannique en défense du camp retranché de Bir Hakeim. 

Photographie © Marine nationale.

Quartier-maître Jean CANDELOT fusilier-marin du 1er régiment de fusiliers-marins (1er RFM).

Blessé le 19 mai 1940 sur son navire bombardé à Dunkerque, fait prisonnier sur son lit d'hôpital par les Allemands. Dix-huit mois de captivité en Allemagne, dont stalag disciplinaire. Libéré après Mers-el-Kébir ; affecté à Dakar sur le croiseur Gloire, puis sur le paquebot Médie II où il fait du renseignement pour les FFL. Déserte du bord à Casablanca et rejoint la Tripolitaine avec quelques autres volontaires pour s'engager à Zuara pour la durée de la guerre à la première section du 1er RFM. Fera toute la campagne d'Italie, débarquement de Provence, Autun, Alsace sous le commandement de Colmay. Termine les combats comme conducteur de char destroyer dans le massif de l'Authion.

Photographie libre de droit.

Le lieutenant de vaisseau Alain Savary à la tête de son escadron en Italie en 1944.

Affecté sur le croiseur Georges Leygues, Alain Savary refuse l’annonce de l’armistice et, dès le 18 juin, quitte Cherbourg pour rejoindre l’Angleterre en bateau. Il s’engage dans les forces navales françaises libres comme enseigne de vaisseau et devient l’aide de camp de l’amiral Muselier. En décembre 1941, il participe au ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon dont il est gouverneur jusqu’en 1943.

Muté en avril 1943 en Tripolitaine, au 1er régiment de fusiliers marins, il prend le commandement du 2e escadron. Il se bat en Italie, se distingue près du Mont Cassin, puis débarque en Provence en août 1944. Il participe à la libération de Toulon puis progresse avec son régiment jusqu’auux Vosges. En mars 1945, il est nommé commissaire de la République à Angers avec rang de général de corps d’armée. Il n’a que 27 ans.

Photographie © Musée de l’ordre de la Libération.

Le capitaine de corvette Pierre de Morsier

En 1939, enseigne de vaisseau de 1re classe de réserve, Pierre de Morsier est employé comme capitaine en second à la société Les Pétroles d'Outre-Mer. Il se trouve à Lyon lorsque la guerre éclate, et est mobilisé au 5e bureau de l'état-major général de la Marine dans la section de renseignements n° 1 jusqu'en janvier 1940.

Il participe, à partir de février 1940, à une mission militaire (Danube) en Europe orientale chargé de ralentir le ravitaillement de l'Allemagne en pétrole roumain via le Danube. En mai, il se trouve à la Mission militaire française à Bucarest, puis, en juin, à Istanbul, où il apprend la demande d'armistice. Décidé à continuer le combat auprès des Britanniques, il prend connaissance, le 23, par un journal de l'Appel du 18 juin. Mais, manquant de précisions sur le général de Gaulle, il maintient sa décision de rejoindre les Anglais lorsqu'il est informé que le général Mittelhauser a déclaré que la Syrie et le Liban continueraient la guerre. Pierre de Morsier rallie alors Beyrouth, le 6 juillet 1940 mais ne tarde pas à déchanter devant l'esprit qui y règne, aggravé par l'affaire de Mers El-Kébir. Grâce à une filière mise en place par le Consulat britannique, il peut embarquer pour la Palestine dans la nuit du 27 au 28 septembre 1940. De là, il rejoint Alexandrie où il s'engage dans les Forces françaises libres. Contournant, alors, le continent africain, il gagne Londres, via le Cap sur un cargo britannique, en décembre 1940.

Le capitaine de corvette Pierre de Morsier à la tête du 1er RFM en 1945.

Photographie © Musée de l’ordre de la Libération.

Pierre de Morsier est nommé commandant en second du cuirassé Courbet à Portsmouth puis en avril 1941, on lui confie ensuite le commandement en second du contre-torpilleur Léopard avec lequel il mène des opérations de convois dans l'Atlantique Nord. En juin 1941, il prend le commandement de la Corvette Lobelia basée à Greenock (Ecosse) avec laquelle il mène dès lors, pendant deux ans, de juin 1941 à juin 1943, de difficiles opérations d'escortes de convoi (il coule un sous-marin en février 1943).

Lieutenant de vaisseau depuis septembre 1942, il est affecté ensuite au 3e bureau de l'état-major général de la Marine à Alger au moment de la fusion avec la Marine d'Afrique du Nord. A sa demande, il est rejoint en novembre 1943 les rangs du 1er régiment de fusiliers marins (1er RFM) avec lequel il prend part désormais à toutes les campagnes et d'abord, à celle d'Italie à partir d'avril 1944. Après la mort de son chef, le capitaine de corvette Amyot d'Inville, en juin 1944 à Montefiascone, Pierre de Morsier prend le commandement du 1er RFM.

L'insigne choisi

Le projet d'insigne du 1er régiment de fusiliers marins a été dessiné au cours de l'été 1943 par les lieutenants de vaisseau Barberot et Le Bourgeois. Ce projet visait à associer la Marine et la cavalerie puisque le régiment devait devenir une unité de reconnaissance blindée. Les auteurs du projet choisirent donc un motif représentant un hippocampe également appelé cheval de mer. Initialement, ils imaginèrent un insigne avec un seul hippocampe mais l'insigne manquait d'esthétique. C'est en pliant en deux le papier sur lequel figurait le dessin que le lieutenant de vaisseau Barberot découvrit que l'insigne serait parfaitement équilibré avec un hippocampe de chaque côté.

Réalisé par la maison Augis à Lyon à la fin du mois d’août 1944 en aluminium peint, les deux hippocampes symbolisent les missions de cavalerie (reconnaissance) du régiment. L’ancre de marine rappelle l’appartenance du régiment à cette armée et la barrette marquée FUSILIERS MARINS rappelle l’origine des hommes composant le régiment. L’écusson bleu avec la croix de Lorraine tréflée symbolise les forces françaises libres.

Le régiment conservera son insigne jusqu’à sa dissolution à l’été 1945.

Insigne 1er régiment de fusiliers-marins